Thématiques > Track 10: Repenser l'extrême : vers de nouvelles approches de gestion ?Repenser l'extrême : vers de nouvelles approches de gestion ?Le nombre et la multi-dimensionalité des situations extrêmes auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui sont saisissants : pandémie COVID‑19 ; tensions géopolitiques telles que les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ; phénomènes météorologiques extrêmes, crises alimentaires et humanitaires ; crises environnementales et écologiques, etc. Nombre de ces crises sont à la fois plus durables et souvent peu prioritaires, faisant écho à ce que Boin et al., (2020 : 122) qualifient de « crise rampante » - c’est-à-dire « une menace pour des valeurs sociétales largement partagées ou des systèmes vitaux, qui évolue dans le temps et l'espace, préfigurée par des événements précurseurs, fait l'objet de divers degrés d'attention politique et/ou sociétale et traitée de manière impartiale ou insuffisante par les autorités ». Ces crises viennent s’empiler sur des problèmes mondiaux de longue date tels que les déséquilibres néolibéraux, les inégalités sociales, la polarisation et la montée des tensions politiques et sociales (Mendenhall, 2020). Ainsi, la notion de crise comme événement clairement marqué dans le temps et l'espace tend aujourd’hui à être remise en question (t’Hart et Boin, 2001). Les caractéristiques traditionnellement associées à une crise, telles que l’immédiateté, l’identifiabilité, la brièveté et l’imprévisibilité, cèdent progressivement la place à des situations caractérisées par la simultanéité, les boucles de rétroaction, l'amplification, et le caractère illimité (succession ininterrompue de crises) (Davies et Hobson, 2022). En d’autres termes, une crise induit une autre ; et les réponses à une crise peuvent aggraver une deuxième crise : c’est l’une des caractéristiques fortes de ce que Edgar Morin (1999) entend par « polycrise » . Celle-ci correspond à une interconnexion dense de crises socio-économiques, écologiques et culturelles-institutionnelles, avec des défis interconnectés à l’échelle mondiale, qui échappent à toute réduction à une cause unique (Tooze, 2022). La gestion de l'extrême peut être explorée aux niveaux sociétal, institutionnel, organisationnel, individuel, etc. Elle peut impliquer de nombreux acteurs, elle peut toucher des contextes et des domaines différents. Elle peut faire appel à des mécanismes, des compétences et des capacités spécifiques... Ainsi, nous invitons les chercheurs à réfléchir aux implications de situations extrêmes sur les pratiques, les routines, les rôles, les modes d’organisation, les modes de gestion, les stratégies, les capacités, la construction du sens, etc. et tout ce qui peut conduire (ou freiner) le développement de nouvelles réponses organisationnelles à des situations extrêmes. Nous accueillons avec intérêt les contributions conceptuelles et empiriques s'appuyant sur diverses perspectives théoriques et méthodologies afin de mieux comprendre ce que signifie gérer l'extrême et dans l'extrême. Mots clés : situation extrême - crise - incertitude - adversité - approches de gestion. Responsables du track: Fadia KORBI (CNAM) ( fadia.korbi@lecnam.net) Carine Olfa BEN SLIMANE (Université Paris 12) |
Chargement...